Carole Lataste
© Benjamin Charles
Carole Lataste est plasticienne et pense comme un arbre. Depuis toujours, la matière première de son travail, c’est les gens. Ce qui l’intéresse se situe quelque part dans la relation et dans tous les sens. Elle travaille avec le dessin, le son, la photographie, l’installation, la performance publique, le texte et aime fabriquer des objets multiples. Au sein de l’association N’A QU’1 ŒIL, elle mène, entre autres, des projets d’art participatif.
Carole Lataste dit “collectionner les gens”. Elle procède par l’observation à l’aide de notes, photographies amassées, gardées de côté, enrichies au fur et à mesure des années et qui inventent des catégories simples et ordinaires, partagées par tous. “Les gens qui cherchent leur chat” ou ceux “qui se prennent pour”, “les gens qui photographient les gens”, “les gens qui font des trous” et bien d’autres. Des moments simples, anodins, inscrits de manière neutre, nue. Les dessins sont une émanation de ces collections, une mise en œuvre accomplie. […] Il y a dans LES GENS QUI un mode d’écoute, de réception, de restitution de tous les autres mis en formes de performances, de publications, d’objets, de dessins et peintures, qui en font un moment d’art révélant en légèreté et densité, les petits faits de nos vies, ceux qui jour après jour nous constituent en profondeur. Ce qu’est notre sens commun prend ici de la hauteur, acquiert toute sa saveur. Délicatesse, bienveillance et partage qui n’excluent pas le travail de l’œuvre, fondent un art politique qui peut s’immiscer en nos consciences, porte l’assurance que nos habitudes, gestes, propos ont une valeur et n’ont pas à se soumettre à une parole d’autorité. Un art qui soutient que toute vie est à façonner, forger, former.
(Claire Paries)
Carole Lataste sera en résidence de création (écriture et dessin) à la Villa Valmont en mai et juin 2023, autour de son projet de livre jeunesse « Les aventures du Grand Catastropheur ».
Ce texte, qui est une histoire de la création du monde, fera l’objet d’ateliers de création plastique autour de la fabrication (dessins et collages) d’un bestiaire catastrophique composé d’espèces qui ne marchent pas bien.
Pour son projet de création collective, Carole Lataste animera différents ateliers avec un groupe scolaire de Marie de Gournay en mai et juin. Elle a également souhaité associer les habitant·es du territoire à son projet et propose ainsi deux ateliers supplémentaires ouverts au grand public.
Bibliographie sélective
Les sentes des bassins, illustrations Carole Lataste et textes de François Beaune, éditions N’A QU’1ŒIL, 2021.
Les gens qui cherchent leur chat, éditions des Venterniers, 2020.
Les gens qui tiennent debout, éditions N’A QU’1ŒIL, 2020.