Cie OLA

© Pierre Planchenault

En résidence du 1er au 8 septembre 2024

Projet d’écriture

En mars 2022, la compagnie OLA entre pour la première fois dans la maison d’arrêt de Gradignan pour proposer à des détenu·es de les accompagner à écrire des lettres et de les diffuser à la radio. Chaque détenu·e peut aussi demander à Anne-Cécile Paredes de prendre une photographie de son choix qu’elle lui offre ensuite sous forme de tirage baryté. Des mots sortent de la maison d’arrêt et des images entrent dans les cellules. Cette expérience, que la compagnie poursuit depuis, les a bouleversées, et très rapidement un désir de spectacle est né. 

Un spectacle au centre de la complexité de ce monde caché, celui des détenu.e.s mais aussi celui des professionnel·les. La nécessité d’orchestrer ces voix, de les faire résonner avec leurs propres récits de cette expérience sensible, parfois violente et unique. Cabane est un spectacle visuel et musical qui à l’instar d’une polyphonie fera exister ensemble les voix récoltées. Cabane parle de détention, mais il parle aussi d’amour, du lien indispensable à l’autre lorsque parfois on se sent à l’écart, seul·e ou isolé·e. Cabane au travers des portraits de ses personnages dessine un tableau qui bouscule les cases et les aprioris sur celle que l’on appelle « la petite muette », la prison. Un trajet entre des récits personnels, parfois intimes qui cheminent vers une évasion collective.

Sid-Ahmed Mecellem et Anne-Cécile Paredes se sont rencontré·es dans un des ateliers d’écriture mené par la compagnie OLA à la maison d’arrêt de Gradignan. 

Du 1er au 8 septembre, iels écriront ensemble une conversation. Deux points de vue sur une même situation partagée dialoguent et se confrontent, s’amusent avec les aprioris de chacun pour nous raconter l’histoire d’une rencontre ou le chemin que nous avons à parcourir pour nous rencontrer. Ce texte sera au cœur d’un dispositif cinématographique qui prendra place dans le spectacle Cabane et verra le jour au printemps 2026 au Théâtre des quatre saisons de Gradignan.

© Anne-Cécile Paredes

La compagnie 

OLA est une compagnie qui rassemble des artistes dans le champ des arts visuels et des pratiques sonores autour de la direction artistique d’Anne-Cécile Paredes, photographe.

 « Nous réalisons des projets artistiques pour et avec les individus. 

Nous proposons des formes situées, contextuelles qui se fabriquent à partir d’une rencontre. Nous inventons et proposons des protocoles qui se reproduisent sur chaque territoire, pour récolter des récits, pour leur donner une forme, une voix et faire ensemble un projet collectif. Nous créons des dispositifs pour voir et entendre, et parfois même pour goûter, pour aller à leur rencontre, pour construire une mémoire des invisibles, conserver des traces.

Nous rencontrons les habitant·es des villes, souvent celles et ceux qui habitent en marge, à la frontière mais qui n’en constituent pas moins le mouvement, parfois l’âme. Nous avons le goût pour des paroles que l’on entend peu, nous aimons l’inclassable et la marginalité, nous aimons la questionner et surtout la remettre en question. Nous sommes des artistes de terrains, nous sommes convaincu·es qu’être artiste est un acte poétique et un acte social, nous souhaitons qu’au cœur de notre pratique se retrouve et sans relâche l’engagement de participer à construire un monde moins inégalitaire où la parole de chacun puisse être mieux entendue.

Nos collaborations sont multiples et traversent les champs de l’art et du social, nous sommes issu·es de l’éducation populaire. Nous créons aux côtés de nos partenaires des espaces de coopération et d’expérimentation pour réaliser des projets artistiques qui s’ancrent dans le réel, qui le bousculent et qui s’amusent avec. Chaque nouvelle rencontre, donne lieu à un nouveau projet artistique où nous imaginons les conditions de la collaboration et les formes artistiques qui naîtront, spectacle, installations photographiques, sonores, culinaires.

Chaque nouvelle création n’existe pas sans une longue période d’immersion dans ce réel, sans la rencontre, sans le frottement, l’échec et la surprise. Ce temps de documentaire est le dessous de l’iceberg, l’eau qui constitue l’être humain, sans lui nous n’existons pas. »

Cie OLA

© DR