Les semaines de mentorat
Chaque année, la Villa Valmont propose à de jeunes auteur·ices d’être accueilli·es à la Villa Valmont lors de deux sessions d’une semaine pour bénéficier du tutorat d’un·e auteur·ice confirmé·e.
Les autrices Olivia Rosenthal et Séverine Vidal © Francesca Mantovani – éditions Gallimard
Construire son premier roman, sa première bande-dessinée, se faire publier, être confronté·es aux difficultés du monde de l’édition, promouvoir son œuvre, aller à la rencontre de son public, accepter la critique, employer les réseaux sociaux, défendre ses droits, gérer son succès.
Voici des étapes importantes dans la vie d’un·e auteur·ice qui entame son parcours, souvent semé d’obstacles qui peuvent paraître insurmontables, ou tout du moins difficiles à franchir.
C’est pour ces raisons que la Villa Valmont initie un dispositif de soutien aux jeunes auteur·ices et à leur professionnalisation pour les aider tant dans leur démarche d’écriture que dans les questions relatives à leur statut d’auteur·ice. Le dispositif œuvre pour l’émergence de nouveaux talents sans formation ni expérience soutenues dans le secteur éditorial et va dans le sens d’une plus grande diversité culturelle et sociale dans le profil des auteur·ices accompagné·es.
Accueilli·es gracieusement à la Villa, les jeunes auteur·ices repéré·es pourront bénéficier de l’accompagnement d’un auteur·ice lors de ces accueils à la Villa.
Le mentorat à la Villa en 2025
Pour l’année 2025, la Villa Valmont diversifie son offre de mentorat pour s’adresser aux écrivain·es mais aussi aux auteur·ices de BD en devenir, et après deux années aux côtés de la formidable autrice Chloé Delaume, poursuit les résidences de mentorat avec deux nouvelles autrices de talent : Olivia Rosenthal et Séverine Vidal.
Pour la bande dessinée, les jeunes auteur·rices seront accompagné·es par l’autrice Séverine Vidal, qui leur prodiguera des conseils sur tout le processus autour de l’écriture du scénario de la BD : découpage, trame et choix narratif, cohérence narrative… ainsi que sur la création d’un dossier à destination des éditeur·rices ou sur les aspects professionnels du métier d’auteur·rice BD.
Les jeunes écrivain·es seront accompagné·es par l’autrice Olivia Rosenthal, qui leur prodiguera conseils en écriture dans le cadre d’entretiens de travail privilégiés.
Les appels à candidatures pour 2025 sont ouverts jusqu’au 15 janvier 2025 et à retrouver dans notre rubrique Appels en cours.
Les participant·es aux semaines de mentorat 2024
Du 22 au 29 mai
Tiffany Le Dévoré
Tristan
Solène Planchais
Laurette Bahri
Du 3 au 10 juillet
Clémentine Pernot
Juliette Challet
Margaux Radepont
Arthur Daniel
Tiffany Le Dévoré
est diplômée de l’Ecole des Beaux-Arts d’Angers et du Master de Création Littéraire du Havre. Ville qu’elle habite, où elle expérimente à plusieurs, notamment lors d’émissions radio organisées par l’association PiedNu. Son travail d’écriture est animé par le rythme, se déploie à travers des questions liées à la place (sociale), au travail, à l’ennui, au quotidien, à l’ordinaire. Elle a publié des textes dans différentes revues littéraires comme la revue REVU, sitaudis, remue.net.
Tiffany travaille une prose poétique Tôle née d’observations, née d’une expérience à l’usine où tout semble graviter autour, où tout est comme rattrapé par une cadence, une urgence. Dans un flux continu, le texte attrape des éléments liés à l’intime, ceux d’une famille, ceux de la vie autour. Le texte s’élargit à travers une écriture circulaire et tente de capter une sensibilité du monde.
Tristan
Durant son cursus aux beaux-arts, d’abord à l’ISDAT de Toulouse puis à l’ESACM de Clermont-Ferrand, Tristan déploie un travail d’écriture en lien avec l’installation, la vidéo, la performance. Il publie dans les revues Tendre et Cockpit, et a réalisé plusieurs lectures publiques, notamment aux laboratoires d’Aubervilliers.
“Entre tomber amoureux et me défoncer les os du visage avec un AK47, j’aurais pas hésité“. C’est l’une des phrases prononcées par Blixa, dans Blixa, roman en cours d’écriture.
« Blixa a peur, assise sur la banquette du Toyota Rav4, oubliée de tous dans la forêt.
Blixa sait qu’Ils viendront la chercher.
La nuit est dense et Blixa se souvient ».
Solène Planchais
originaire des Hauts-de-France, Solène Planchais est diplômée du CELSA et travaille dans le secteur de la veille médiatique. Elle a publié des textes de poésie dans différentes revues (Moebius, Radical(e), Cabaret,…) et en a donné des lectures performées à la Maison de la Poésie de Paris, au Marché de la Poésie, dans des bars et festivals et dans des librairies. Elle a également co-écrit et publié avec Simon Allonneau le livre Les animaux élisent un Président, paru chez Gros Textes en 2022, qu’elle a elle-même illustré par une vingtaine d’aquarelles.
Habituée à lire ses textes d’une seule traite avec un débit de parole très élevé, Solène Planchais se donne pour sa résidence un défi paradoxal : composer un recueil, c’est-à-dire un livre propice au recueillement, à la cueillette, à partir de textes qui expriment ses émotions sous l’esthétique d’un flot inarrêtable. Entre arrêt dans le temps et flux continu, sa pratique interroge la place de la poésie dans une époque où les médias numériques ont changé notre rapport à la lecture, laissant défiler indifféremment les faits et les liens, mêlant dans un même courant les drames aux faits les plus insignifiants.
Laurette Bahri
née entre Nantes et St Nazaire, et après des années d’études cinématographiques à l’université de Rennes, Laurette a travaillé en librairie à Paris. Elle a créé en 2022 un compte Instagram de littérature, Explolivres puis une newsletter, Constellations qui prend la forme d’un journal/laboratoire d’écriture. Suite à deux retraites d’écriture à la Jonchère accompagnée par Jean Rouaud et Nathalie Skowronek, Laurette Bahri dite « de plume » a gagné la confiance nécessaire pour se lancer dans un projet d’écriture de roman.
« Je travaille principalement autour des thèmes de l’inceste et de l’impact des violences sexuelles sur la structure familiale et les relations entre les femmes de la famille, les conséquences psychiques et physiques particulièrement dans les relations à l’autre ainsi que la figure de la noyée autour de laquelle je construis mon récit. »
Clémentine Pernot
est poétesse et professionnelle du secteur culturel. Elle a choisi la narration comme fil conducteur : elle aime collecter, façonner et partager des histoires. Après une formation en sciences humaines (sociologie, philosophie, sciences politiques), elle s’est tournée vers le milieu des musées, tout en cultivant une pratique d’écriture poétique. Elle s’intéresse particulièrement à la transmission des mémoires, qu’elles soient familiales ou collectives. Elle a publié des poèmes en revues (Sœurs, Pourtant, Grands Espaces, Hélas) et son premier livre, L’aventure que c’est d’avoir de la vodka dans l’œil, paraîtra en 2024 aux éditions 10 pages au carré. Elle co-dirige également la revue poétique REVU, qui propose des lectures, ateliers et rencontres autour de la poésie contemporaine.
Clémentine travaille actuellement un texte poétique sur le thème du burn-out. En passe de devenir un phénomène de société, l’expansion de l’épuisement professionnel témoigne de la nocivité des structures modernes du travail.
Juliette Challet
est née et a grandi à Niort. Après un passage par Henri IV où elle découvre la sociologie, Juliette se tourne vers le théâtre et l’écriture. Entre 2019 et 2022, elle se forme à la Jeune Troupe du théâtre de l’Atalante, dirigée par Bruno Boulzaguet et Philippe Cotten. En 2020, elle rejoint le Jeune Bureau de la Comédie-Française où elle suit les ateliers d’écriture de Séverine Daucourt. En 2022, elle intègre l’INSAS (Bruxelles) où elle se forme actuellement en mise en scène. Elle joue, écrit et met en scène des pièces de théâtre.
Elle travaille à son premier roman, Trois cent fois sans désir, dans lequel elle aborde les questions de la pédocriminalité et de la folie par l’autofiction.
« Quand MeToo explose, j’ai quinze ans. On est submergées de témoignages, de « je te crois », la sororité. Je ne sais pas comment être une soeur quand moi, la domination masculine, j’ai l’impression de l’avoir bien cherchée. Qu’est-ce qui se passe dans la tête d’une enfant de 11 ans qui se connecte sur des chats en ligne pour parler de sexe avec des hommes qui ont plus de deux fois, trois fois, quatre fois parfois son âge ?
À 11 ans, à 12 ans, à 13 ans, on ne cherche rien. »
Margaux Radepont
est originaire de Bretagne mais a rejoint Paris pour les études. Elle est désormais assistante d’édition. Certains de ses poèmes ou textes courts ont été publiés dans des revues (Saturne, Débridé, Hélas…).
Elle travaillera à étoffer un ensemble de poèmes, Peut-être que l’envie de vivre a fini dans la poubelle jaune, qui s’intéresse aux mots mangés, ceux qu’elle n’ose pas dire et qu’elle étouffe dans l’absorption compulsive de nourriture. Il s’agira d’aller aux origines du silence et d’explorer ses répercussions dans le quotidien.
Arthur Daniel
est acteur et écrivain. Au théâtre, il travaille avec les metteur•euses en scène Bernard Sobel, Elisabeth Chailloux, Elise Chatauret et Thomas Pondevie, Hugo Roux, Jeanne Desoubeaux, Valérian Guillaume et Gwénaël Morin.
Proche du journalisme, il travaille comme assistant au sein de l’équipe de Laure Adler en 2017 pour son émission L’heure bleue sur France Inter.
Parallèlement au théâtre, il se tourne depuis deux ans vers l’écriture. Il est lauréat de la bourse « Brouillon d’un rêve Littéraire » 2023 de la SCAM pour un projet d’enquête littéraire sur le parcours de la sociologue et théoricienne marxiste Hélène Legotien.
« Division 3. Ligne 19. Tombe 9. Je garde le plan dans ma main mais puisque je me trouve en haut de la division, il suffira d’un pas pour être directement à la dix-neuvième ligne. M’y voici, les stèles là-bas sont de plus en plus massives, je regarde à ma gauche, ce doit être la bonne ligne, par terre il y a une bougie en pot, oxydée et remplie comme un verre d’eau, que le vent a dû porter ici et, soudain, juste à côté, sans peine, loin de la demi-heure aérienne que je viens de passer dans le carré attenant, la tombe que je cherche depuis une heure, soudain, est devant moi. »
Les participant.es aux semaines de mentorat 2023
Du 1er au 7 juin
Elise Bronsart
Vincent Es-Sadeq
Vidya Narine
Simon Legré
Du 10 au 16 juillet
Théo J. Mayer
Céline De-Saër
Héloïse Brézillon
Lola Arrouasse
Elise Bronsart
travaille en tant que journaliste et réalisatrice pour la télévision. Dans ses écrits, elle se frotte aux zones limites, aux bordures — entre l’enfance et le monde des adultes, entre réalisme et imaginaire, entre prose et poésie. Fin 2022, elle publie Le sac poubelle bleu dans la revue Pourtant, et Procrastination dans la revue Débuts. Pratiquant le théâtre depuis l’enfance, elle partage ses textes dès qu’elle le peut lors de scènes ouvertes.
Elise travaille actuellement à son premier roman, Les Illusions Retrouvées, où une jeune journaliste doit se confronter à ses propres vérités, avant de pouvoir raconter celles des autres.
Vincent Es-Sadeq
vit et travaille à Paris. Auteur et artiste, il publie des textes dans des revues de poésie, il présente ses photographies dans des festivals, il donne parfois des lectures publiques.
Vincent a entamé un projet de roman autour du travail. Il s’intéresse aux expériences d’un personnage affecté d’une mystérieuse « maladie du travail ». Ce personnage est traversé, jusqu’à l’explosion, par des tensions entre les sentiments d’inutilité, de bizarrerie, de son existence quotidienne et les mots d‘ordre d’un environnement, devenu anonyme, sur le bonheur au travail.
Vidya Narine
est diplômée de l’École du Louvre et du Master de création littéraire de Paris 8. Ses poèmes et nouvelles sont régulièrement publiés dans des revues (AOC, The Skirt Chronicles, L’Autoroute de Sable, Robida, Memori 2…). Elle dirige la revue littéraire Sève dont le premier numéro est paru en octobre 2022.
Vidya travaille un texte qui explore l’existence du Vietnam en France depuis 1954, à travers l’art contemporain et la littérature.
Simon Legré
s’est formé au cinéma au travers d’expériences transversales. L’Ardoise magique, son deuxième court-métrage comme réalisateur, a été diffusé sur France 2. Il a collaboré pour le théâtre avec Macha Makaïeff sur la dramaturgie de son adaptation du Tartuffe et vient d’achever un premier projet littéraire, tout en donnant des cours de français à des exilés afghans, soudanais et nigérians dans le programme d’alphabétisation de l’Armée du Salut.
À travers la trace laissée par la rencontre avec un jeune Hazara, suivi de sa brutale disparition, Simon Legré aimerait élaborer, dans son projet autofictif, une réflexion sur la limite compassionnelle dans l’exercice de l’engagement individuel face à l’exil.
Théo J. Mayer
Héloïse Brézillon
est poétesse-performeuse, autrice de science-fiction et doctorante en pratique et théorie de la création artistique (laboratoire CNRS Héritage/s). Son écriture explore les mémoires de l’enfance, les cycles de la violence et du trauma, le rapport du corps au territoire, la voix – dans une démarche féministe, anticapitaliste et radicale.
Héloïse développera un projet de roman hybride mêlant science-fiction, poésie et création sonore. Le roman explore une planète alternative dans laquelle la nature apprend à maîtriser le son et s’en sert pour, selon les rumeurs, mener une guerre contre l’humanité…
Lola Arrouasse
est née en 1997, elle a suivi des études de cinéma, de lettres et d’arts et est diplômée d’un Master de recherche en cinéma à Paris 1. Elle est poète et lauréate du Prix Jeune Audiberti 2022 pour L’empêchée et de la mention spéciale du Prix de poésie international Matiah Eckhard 2022 pour La tristesse est prospère. Elle publie également dans des revues et donne des lectures publiques.
À la Villa Valmont, Lola travaillera à l’élaboration d’un livre de poésie, « Jeune morte saleté vivante ». Elle approfondira les grands axes, les gestes, les mouvements, les dynamiques qui soutiendront la création de ce livre.
Céline De-Saër
est diplômée en Lettres Modernes, ainsi qu’en Français Langue Étrangère. Accompagnante littéraire, animatrice d’ateliers d’écriture et formatrice, elle poursuit son parcours en Médiation Artistique. En tant qu’autrice, elle s’inscrit dans le champ de la poésie, du fragment, de la prose poétique ; de la lecture à voix haute, des scènes ouvertes ; de la photographie, de projets artistiques.
Céline s’attèlera à un livre de poésie, qui traverse les thèmes de la femme, du corps, social, de la perte, de la migration et du déplacement.